Prochain rire le Mardi 5 mars 2019, 18-19h

Ha Ha ! Prochain Rire : Mardi 5 mars 2019, 18-19h

Qu’est-ce que la thérapie par le rire ?

Article du site Passeport Santé

Dès notre plus jeune âge, on rirait jusqu’à 300 fois par jour, sans raison, par pur plaisir. À l’âge adulte, ce serait moins de 20 fois par jour1,2. Même si tous les chercheurs ne s’entendent pas sur ces données, il semble bien que l’école, le travail et les conventions sociales nous incitent peu à peu à devenir plus sérieux et à perdre notre capacité de rire spontanément. Dommage, car il est désormais démontré que l’humour et le rire sont excellents pour la santé, et constituent, entre autres, un bon antidote contre le stress3.

Les grands principes

Le rire permet d’oxygéner l’organisme, de réduire les tensions musculaires, de masser les côtes en plus de faire travailler le diaphragme. Cela favorise entre autres l’élimination des résidus présents dans les poumons et augmente la capacité respiratoire. Il semble que le fait de rire – que ce soit drôle ou non – pourrait contribuer à soigner toutes sortes de problèmes.

Il ne faut pas croire que nous rions uniquement lorsque c’est drôle. Au contraire, cela ne serait le cas que 1 fois sur 10, selon le neurobiologiste Robert Provine8. Cet auteur de plusieurs livres étudie les mécanismes du rire depuis de nombreuses années. Ses observations l’ont amené à conclure que le rire exerce avant tout une fonction sociale, ce qui pourrait expliquer en partie son importance dans l’équilibre psychologique des personnes.

Les bienfaits du rire sur la santé

Les gens qui ont un plus grand sens de l’humour sont moins ébranlés par les expériences stressantes. Ils ont plus tendance à les considérer comme des défis stimulants que comme des épreuves pénibles. En outre, ils ont en général une plus grande estime de soi et sont plus réalistes dans leur appréciation d’eux-mêmes. De nature optimiste, ils ont une vie sociale plus remplie. Mais, l’auteur fait remarquer qu’il est difficile de déterminer avec précision si ces états favorables résultent du sens de l’humour ou si ce ne sont pas plutôt ces états qui permettent d’aborder la vie avec humour.

Rod Martin souligne aussi que l’humour peut également être utilisé de façon malsaine. Il peut servir d’échappatoire ou de mécanisme de défense inconscient pour fuir ses problèmes ou éviter de les affronter de façon constructive, ou encore pour dénigrer les autres.

Dans une autre synthèse d’études, publiée en 2001, le professeur Martin rend compte des théories les plus documentées qui pourraient expliquer les effets bénéfiques du rire et de l’humour7.

  • En générant des émotions positives puissantes, le rire et l’humour entraîneraient des effets analgésiques et un renforcement de l’immunité.
  • Voir la vie avec une attitude humoristique permettrait de réduire le stress et donc d’améliorer indirectement la santé.
  • Les individus ayant un plus grand sens de l’humour seraient mieux adaptés socialement et plus « séduisants », ce qui augmenterait leurs chances d’être en santé — ce n’est pas une blague.

La thérapie par le rire en pratique

Comment rire ?

Bref, rire et développer son sens de l’humour, c’est bon pour la santé physique, mentale et émotive. Mais comment y parvenir si on n’est pas, au départ, d’un naturel « guilleret »? On peut, bien sûr, suivre une psychothérapie ou s’initier aux approches de développement personnel pour avoir davantage d’humour afin de mieux affronter la vie et les événements « malheureux ». Une façon plus directe est de participer à un Club de rire, ou de faire du Yoga du rire !

Il est bien plus amusant de se rendre à une séance de rire, aussi appelée Yoga du Rire ou Rigolotherapie. L’ effet de groupe amplifie le rire et la chaleur qui en émane fait chaud aux cœurs.

Déroulé d’une séance

La séance se déroule sur une heure environ avec des exercices d’ échauffement, puis l’animateur donne les règles : prendre soin de soi, se regarder dans les yeux, participer, personne ne peut rester assis à regarder. En faisant semblant de rire, finalement on arrive à rire voir même attraper un fou-rire. Le rire c’ est bon pour le moral et pour le corps, alors on se déplace aussi dans la salle. Chaque séance se termine par une relaxation guidée pour accueillir les derniers rires.

Le rire à l’hôpital

Norman Cousins9 a été le premier, en 1964, à expérimenter « scientifiquement » une thérapie par le rire. En utilisant la pensée positive et le rire, il s’est guéri d’une maladie arthritique très douloureuse, considérée comme irréversible. Il a fait connaître à la communauté médicale et au grand public les résultats de son expérience dans un article publié dans le New England Journal of Medicine en 197610. Trois ans plus tard paraissait son succès de librairie Anatomy of an Illness. Sa méthode consistait essentiellement à visionner des films comiques aussi souvent qu’il le pouvait et à consommer de la vitamine C en très grande quantité. Il a constaté que chaque visionnement de 30 minutes lui procurait 2 heures de repos sans douleur. Après 6 mois de ce traitement, il était complètement rétabli.

Vers la même époque, au début des années 1980, vêtu d’un habit de clown, le Dr Patch Adams – personnifié au cinéma par Robin Williams – commençait à soigner ses patients en utilisant le rire et l’humour comme des instruments thérapeutiques. Aujourd’hui, dans des hôpitaux un peu partout à travers le monde, les patients peuvent bénéficier de la présence de clowns thérapeutiques ou de clowns professionnels11,12. Au Canada, l’organisme Dr Clown13 visite ainsi chaque semaine des hôpitaux et des centres hospitaliers de soins de longue durée (CHSLD) de Montréal, Québec et Toronto. Les clowns-docteurs cherchent entre autres à diminuer la crainte de l’hospitalisation ressentie par les jeunes patients et la solitude vécue par les personnes âgées. En 2008, Dr Clown a ainsi réalisé plus de 30 000 interventions, qu’il nomme joliment « prescriptions de tendresse ».

Aussi, dans certains hôpitaux, des médecins se déguisent et s’amusent avec de faux instruments de travail – par exemple, un stéthoscope qui laisse échapper des bulles de savon – afin de créer une plus grande complicité avec les patients, en particulier les enfants. Des hôpitaux disposent aussi d’une salle de rire pour les adultes, où ils peuvent visionner des films drôles, lire des livres et des bandes dessinées ou écouter des enregistrements humoristiques. Des programmes qui se servent de l’humour et du rire s’adressent également aux professionnels de la santé afin de les aider à affronter les exigences de leurs fonctions.

Contre-indications de la thérapie par le rire

L’humour et le rire peuvent, a priori, paraître dépourvus d’effets secondaires. Pourtant, certaines précautions s’imposent. Par exemple, chez des personnes paranoïdes, gravement malades ou en soins palliatifs, l’humour doit être utilisé avec précaution, car il pourrait être mal interprété.

De plus, avant de participer à une séance de rire comme celles qui se déroulent dans les clubs du rire, on conseille d’obtenir l’avis d’un médecin dans les cas suivants : descente d’organes (de vessie par exemple), glaucome, hernie abdominale, hypertension artérielle, hémorroïdes actives, troubles cardiaques, après une chirurgie abdominale, et durant une grossesse à risque.

Histoire de la thérapie par le rire

Déjà au début du XXe siècle, Freud affirmait que l’humour permet à l’humain de démontrer son refus de se laisser abattre par la souffrance, d’affirmer l’invincibilité de son moi et de faire triompher le principe du plaisir – tout cela en demeurant sain d’esprit6! À partir d’une synthèse d’études réalisée en 1996, le professeur Rod Martin, un spécialiste du rire de l’Université Western Ontario au Canada, a conclu que d’envisager la vie avec humour ou la prendre « avec un grain de sel » aurait des conséquences bénéfiques mesurables sur la santé psychologique et émotive1.

Les Clubs de rire ont été créés en Inde par le Dr Madan Kataria en 1995. On en compte aujourd’hui au-delà de 16 000, répartis dans plus de 75 pays. Dans un Club de rire, chacun expérimente le rire en groupe, sur une base régulière, pour son plus grand bien. Toutes sortes d’exercices visent à stimuler sa propre capacité à rire, à relaxer et à se libérer de ses inhibitions. Le tout permettrait de cultiver sa santé et d’adopter une attitude plus positive et plus joyeuse envers la vie. Des instructeurs enseignent la technique aux personnes qui veulent mettre un club sur pied. Les séances de rire se déroulent en groupe, le plus souvent le matin, pour commencer la journée du bon pied. On retrouve une liste des clubs à travers le monde sur le site Laughter Yoga du Dr Kataria et un répertoire pour l’Europe francophone sur le site Club de Rire.

L’avis du spécialiste

Souvent les personnes qui vivent isolées, pour des raisons de divorce, deuil ou tristesse, cherchent des moyens de se reconnecter à un groupe. Le rire étant un excellent moyen de respirer, se sentir radieux et de remettre son corps et sa vie en mouvement, je l’indique souvent comme un moyen d’aller mieux rapidement. Beaucoup de therapeutes, médecins et personnel soignants exposés à des récits de vie triste, sont privés des bénéfices du rire.

De nombreuses vidéos gratuites de séances de rire étant disponibles, je les propose à mes clients. Certains rejoignent aussi le festival du yoga du rire qui se tient à Dourdan chaque année. J’interviens en entreprise ou dans des centres de yoga le week-end à la demande.

Les bénéfices sont immédiats : meilleure humeur, souplesse, sensation de se sentir re-connecté à la vie est au monde.

Rédaction : Murielle Maître, praticienne en hypnose et yoga du rire
Janvier 2018Retrouvez Murielle Maître sur Medoucine.com, le réseau des praticiens testés et validés.

Références

Bibliographie

Notes

1. Martin Rod A. Humour as Therapeutic Play: Stress-Moderating Effects of Sense of Humour, Journal of Leisurability, vol. 23, no 4, 1996. [Consulté le 20 septembre 2010]. http://lin.ca/
2. Martin Rod A. Do Children Laugh Much More Often than Adults Do?, Association for Applied and Therapeutic Humor, 2005. [Consulté le 20 septembre 2010]. http://www.aath.org
3. Wooten P. Humor: an antidote for stress. Holist Nurs Pract 1996 Jan;10(2):49-56. Synthèse d’études. Texte complet au http://www.jesthealth.com
4. William F, In Nahemow L, et al, Eds, Humor and Aging, Academic Press, États-Unis, 1986.
5. Bennett MP, Lengacher CA. Humor and laughter may influence health. I. History and background. Evid Based Complement Alternat Med. 2006 Mar;3(1):61-3.
6. Strachey (Ed.). Freud Sigmund – Collected papers – Humour, Hogarth Press, Royaume-Uni, Vol. 5, 1928/1950.
7. Martin RA. Humor, laughter, and physical health: methodological issues and research findings.Psychol Bull. 2001 Jul;127(4):504-19. Synthèse d’études.
8. Provine Robert. Laughter, American Scientist, janvier-février 1996. [Consulté le 20 septembre 2010]. http://cogweb.ucla.edu
9. Read-Brown Ken. Norman Cousins: Editor and Writer (1915-1990), Harvard Square Library, États-Unis. [Consulté le 20 septembre 2010]. http://www.harvardsquarelibrary.org
10. Cousins N. Anatomy of an illness (as perceived by the patient).N Engl J Med. 1976 Dec 23;295(26):1458-63.
11. Association Le Rire médecin, France. [Consulté le 20 septembre 2010]. http://www.leriremedecin.asso.fr
12. Caring Clowns International, États-Unis. [Consulté le 20 septembre 2010]. http://www.caringclownsinternational.org
13. Dr Clown. [Consulté le 20 septembre 2010]. http://www.drclown.ca
14. Laughter Yoga – Site Web officiel du Dr Kataria. [Consulté le 20 septembre 2010]. http://www.laughteryoga.org
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16. Wilkins J, Eisenbraun AJ. Humor theories and the physiological benefits of laughter. Holist Nurs Pract. 2009;23(6):349-54.
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42. Takahashi K, Iwase M, et al. The elevation of natural killer cell activity induced by laughter in a crossover designed study . Int J Mol Med. 2001;8(6):645-50.

  • Le club de rire du centre-ville de Québec a lieu les 1er et 3ème mardi du mois chez Sherpa, 130 boul. charest est, entre caron et langelier.
  • bus 800, 801, 1, 18
  • Nul besoin de réserver.
  • Coût 2$
  • Infos : 581-777-6537
  • facebook.com/clubderirehelorirehelorire.com

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